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L’impact positif d’Adapta : nous vous racontons tout !

by Marie-Anne Gauly



Notre mission chez Adapta est de lutter contre le gaspillage de matière.

Notre métier, c’est de trouver une 2e vie à la matière qui a déjà été produite et qui dort dans les entrepôts des maisons de luxe et de leurs fournisseurs.

Et ça, c’est facile à mesurer. En 2020 par exemple, nos clients nous ont acheté près de 4 tonnes de cuirs pour produire de nouveaux objets de maroquinerie, de chaussure ou de déco.



Mais qu’est-ce que ça signifie, 4 tonnes de cuirs ? Quel impact sur l’environnement ? Jusqu’à quel point (même modeste) contribue-t-on à une production et une consommation plus responsable ?

Assez rapidement, nous nous sommes dit qu’il fallait chiffrer ça en indicateurs qui puissent être comparés à ceux d’autres étapes de la production, d’autres industries, d’autres acteurs.




L’aventure s’est avérée plus complexe que nous ne l'imaginions : des données scientifiques manquantes, des règles d’allocation non validées, des débats sur ce qu’il faut prendre en compte ou pas... il nous a fallu un peu de temps pour comprendre l’état de l’art !

Pour vous donner une image, c’est comme si vous essayiez de faire de la compta dans un monde sans norme comptable, sans banque centrale, avec des experts qui sont encore en train d’apprendre.


Néanmoins, quelques semaines plus tard, après beaucoup de discussions et de chouettes rencontres et avec l’aide et les compétences de la start-up Oksigen, nous sommes arrivés à un résultat dans lequel nous avons confiance et qui nous permet de calculer les émissions de CO2 et la consommation d’eau évitées. Un outil qui nous donne ces informations pour nous, mais aussi pour chacun de nos clients.



1. L’impact (positif) de notre activité


Le raisonnement est le suivant : les ressources sont limitées sur Terre ; si nos clients n’utilisaient pas de cuirs issus des stocks dormants, ils auraient dû en faire produire d’autres. Cette non-production est donc ça de gagné pour la planète.

En 2020, nos clients nous ont donc acheté 3000m2 de cuirs (ces fameuses 4 tonnes).

Et 3000m2 de cuirs, ça nécessite* :



L’utilisation de 140 000L d’eau, soit 2 300 douches ou le besoin vital annuel en eau potable de 150 personnes.





L’émission de 11 000 kgs de CO2, soit 57 000 kms parcourus par une voiture ou 1,44 fois le tour de la terre.





C’est encore petit, mais chaque pas compte (la fameuse légende du colibri qui essaye d’éteindre l’incendie à son échelle, en transportant de l’eau dans son petit bec pour contribuer au bien commun). Et puis, c’est 2 fois mieux qu’en 2019 et on l’espère 3 fois moins bien qu’en 2021.


Enfin, une petite parenthèse méthodo ici, qui fera l’objet d’autres posts d’ici quelques semaines pour expliquer les débats et nos choix, plutôt prudents :

  • Nous n’avons toujours pas de données sur l’impact du tannage végétal; nous avons donc traité le cuir tannage végétal comme un cuir tannage chrome, ce qui sous-évalue grandement l’utilisation de l’eau.

  • Nous n’avons pas pris en compte l’élevage de l’animal - gardez juste en tête que si nous prenions en compte la part de la valeur économique générée par la peau (~3,5%), l’émission de CO2 serait multipliée par au moins 10. Cette hypothèse n’est donc pas triviale et nous vous expliquerons pourquoi, pour le moment, nous ne le prenons pas en compte.

  • Nous n’avons pas pris en compte la totalité de notre stock, mais bien seulement ce que nous avons vendu, parce que ce qui est dans notre stock est simplement déplacé, pas sauvé.


2. Qu’est-ce que ça signifie pour vous, client ?


L’impact du tannage d’une peau varie selon différents critères, mais si vous vous êtes approvisionnés chez nous, on peut faire un produit en croix assez basique et se dire que si vous avez acheté 1m2 de cuir chez nous, vous avez évité en moyenne* :




L’utilisation de 47L d’eau, soit près d’1 douche.






L’émission de 4 kgs de CO2, soit 20 kms parcourus par une voiture ou ½ tour de périphérique parisien.





Pour voir concrètement ce que ça donne pour nos clients, nous avons fait l’exercice sur l’un d’eux : Réuni, marque de mode DNVB et responsable, basée sur la précommande, en croissance depuis sa création en 2019. Réuni lance sa 1ère ligne de maroquinerie ce mois-ci et nous a commandé près de 700m2 de cuir.





Nous avons calculé l’impact exact en prenant en compte le support (i.e.l’animal), le poids et le tannage, ainsi que le transport (le fait de passer par nous ajoute un trajet en Europe en plus; nous avons donc diminué d’autant l’économie d’impact).

Si Réuni avait fait produire ces cuirs, cela aurait nécessité* :



L’utilisation de 28 000 L d’eau, soit 464 douches ou le besoin annuel en eau potable de 30 personnes.






L’émission de 2 tonnes de CO2, soit 10 000 kms parcourus par une voiture ou 294 tours de périphérique parisien.





Nous espérons pouvoir développer cette offre de calcul d’impact pour nos clients. Dites-nous si vous êtes intéressés !



3. Quelques ordres de grandeur


Vous l’avez compris, la production de matière, comme la production d’un produit n’est jamais neutre. Que vous vous sourciez chez nous ou pas, voilà quelques éléments pour comprendre comment s’approvisionner de manière plus responsable :


  • Le tannage Aldéhyde (metal-free) génère 5% de plus de CO2 que le tannage au Chrome. Maintenant, le sujet n’est pas si simple et nous reviendrons là-dessus dans un prochain post.

  • En moyenne, le tannage en Asie génère 15% de plus de CO2 que le tannage en Europe. Sur l’eau, l’utilisation est probablement similaire, en revanche le retraitement des eaux est en moyenne bien meilleur en Europe du fait de la réglementation Reach.

  • Le tannage d’un bovin génère en moyenne 4 fois plus de CO2 qu’un ovin ou un caprin et utilise 4 fois plus d’eau. Les usages ne sont pas les mêmes, mais gardez ça en tête pour vos doublures par exemple.

  • Le transport peut avoir un gros impact sur le coût écologique de la matière. 1 trajet en camion en Europe ou en bateau depuis l'Asie va représenter moins de 10% de l’impact de la matière. En revanche, si vous choisissez le mode avion, ce coût monte à 42% en Europe et à 73% depuis l’Asie. Nous sommes toujours à court de temps et la crise du cargo ne facilite pas les choses en ce moment, mais c’est un poste d’émission qu’il est possible d’optimiser. Voilà un petit schéma pour vous illustrer le propos* :


Vous l’avez compris, le cuir est un marché de spécialistes et le sujet est vaste 😊

Nous vous en dirons plus dans les prochaines semaines !



* Sources : données adapta pour la consommation cuir; km camion/bateau/avion via Google Maps; bilan GES Ademe pour les facteurs d’émission des différents transports ; leather base impact de l’ADEM. Méthodologie fournie et validée par Oksigen.

Crédits photo : Anastasia Taioglou, Erik Odin, Réuni




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